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Artiste(s) :
École :
Titre : L'Assemblée de la Compagnie Royale des Philippines dite La Junte des Philippines
Domaine(s) :
Désignation : tableau
Sujet représenté :
Datation : 1815
Techniques : peinture à l'huile, toile
Mesures : Hauteur en m 3.205 ; Largeur en m 4.335 ; Hauteur en m (avec cadre) 4.60 ; Largeur en m (avec cadre) 3.463
Provenance :
Historique : La célèbre Assemblée (Junte) de la Compagnie Royale des Philippines est exécutée en 1815, moins d'un an après le retour du roi Ferdinand VII en Espagne [...] Destinée à réguler les échanges commerciaux entre l'Europe et l'Asie, elle est basée à Manille dans l'archipel des Philippines, possession espagnole depuis la seconde moitié du XVIe siècle. La création de la Compagnie des Philippines s'inscrivait dans le programme de rénovation économique qu'avait entraîné la signature du traité de Versailles en 1783, mettant fin à la guerre d'indépendance des Etats-Unis, laquelle avait fortement ébranlé l'avenir de l'empire colonial espagnol. Le 31 mars 1815, le roi Ferdinand VII décida d'en présider lui-même l'assemblée générale à l'immense surprise du bureau et des actionnaires de cet établissement. En avril 1815, le vice-président de l'assemblée, Ignacio Omulryan sollicitait du Ministre des Indes, Miguel de Lardizabal, la permission d'orner la salle des séances de la Compagnie, rue de Carretas à Madrid, avec une oeuvre commémorant l'événement ; autorisation accordée le 20 avril 1815. Goya fut donc désigné pour peindre cette oeuvre. La Compagnie Royale des Philippines, qui n'avait jamais retrouvé sa prospérité d'avant 1808, fut supprimée en 1829 ; son extinction en 1834 donna lieu à d'interminables procès. On ne sait ce qu'est devenue alors la toile de la Junte des Philippines. Elle réapparaît seulement en 1872 sur une photographie de Laurent. En 1881, Marcel Briguiboul l'achète à Madrid à quatre personnes dont un José María Terradillos pour la somme de 35 000 réaux [..] ; il faut dire que dans l'Europe victorienne de la fin du XIXe siècle, la représentation d'une cérémonie officielle, traitée avec ironie ne pouvait que surprendre et déplaire [...] Pour Goya la satire sous-entend ici la critique sociale. Peut-on prendre au sérieux, demande-t-il avec la Junte des Philippines, ces responsables d'un grand organisme qui, durant une séance où se prennent de graves décisions, semblent se désintéresser de la question ou dorment carrément ? Or cette interrogation est traitée non pas d'une manière anecdotique mais avec les moyens d'un artiste de génie. Le sens de l'espace, la monumentalité de la composition parfaitement construite, la plasticité des formes, l'éclairage venant de la droite comme dans les Ménines de Velázquez, prouvent que Goya a voulu s'inspirer de son idole quant à la représentation d'une immense salle. Comme Velázquez, il utilise la lumière, à la manière d'un projecteur afin de saisir chaque mouvement du corps, chaque position des têtes ou des mains. Sa facture rapide est incroyablement efficace. En effet, quoique les coups de brosse semblent zébrer la composition dans tous les sens, les formes se recomposent dès qu'on s'éloigne du tableau et nous apportent le premier essai de reportage véridique de toute l'histoire de la peinture. Et malgré cette impression d'instantanéité, habitué aux règles de disposition des personnages en fonction de leur rang, Goya place avec beaucoup de précision, la frise rigide au fond, la table du bureau de l'Assemblée présidée par le roi, les membres actifs en pleine lumière, à gauche, dont Lardizabal, l'exilé, et à droite, dans l'ombre, les actionnaires moins importants. L'harmonie colorée est rembranesque et dans ce jeu de pénombre, d'ombre et de lumière, Goya, offre en exemple, une fois de plus, son aisance à transposer les valeurs des couleurs du noir et du blanc, prodige où seuls excellent les peintres de génie. Extrait du Regards sur ..., 1994, J. L. Augé, J. Baticle ;#Esquisse de la Junte conservé à Berlin au (Staatliche Museum)
Conservé à : Castres ; musée Goya
Copyright notice : © Castres, Musée Goya, © Service des musées de France, 2011
Crédits photographiques : © Castres ; musée Goya, photographe : Pascal Bru

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Source : Wikipédia