Historique : |
Le vase est une hydrie cinéraire, souvent appelée calpis ou cados par les modernes, destinée à contenir les ossements et les cendres du défunt. Ce type d'objet, faisant office d'urne, est connu dès le Vème siècle av JC. Jusqu'après 450, l'anse verticale est décorée à sa base par une sirène faisant corps avec elle, réalisée à la cire perdue. A partir de la fin du Vème siècle et au cours du IVème siècle av JC, le décor sous l'anse est une applique travaillée au repoussé ou par estampage. Il semble que les mêmes ateliers fabriquent alors en série des appliques pour miroir, pour couvre-joues de casque et pour hydries. L'apogée de ces ateliers se situe entre 475 et 425 av JC pour Züchner. Schwarzmaier indique la seconde moitié du IVème siècle et le début du IIIème siècle av JC. Le, ou plutôt, les centres de production sont difficiles à déterminer. Rhodes, Athènes, qui n'a fourni qu'une matrice découverte au Céramique et aucune hydrie, Corinthe et Erétrie, réputées pour leurs bronziers, ont été successivement proposées comme centre créateur et producteur. Méthodologiquement, il faut cependant dissocier la création artistique des modèles et la production sur matrice des appliques. La parfaite ressemblance entre un miroir du Péloponnèse (Athènes, MNA, coll. Stathatos) et une épaulière de Siris, une cité d'Italie du Sud (BM 285) indiquent, selon Claude Rolley, que les matrices circulaient probablement. De même, les hydries présentant la même applique, découvertes en différents points du monde grec, Grèce du nord, Ionie ou encore Eubée, laissent davantage penser que plusieurs centres de fabrication existaient, plutôt qu'une seule cité exportatrice. En outre, les objets eux-mêmes pouvaient éventuellement voyager avec leurs acheteurs.
|