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Artiste(s) :
École :
Titre : Les bords de la mer à Palavas
Domaine(s) :
Désignation : tableau
Sujet représenté :
Datation :
Techniques : peinture à l'huile, toile
Mesures : Hauteur en cm 60 ; Largeur en cm 73.5 ; profondeur 2 ; Hauteur avec cadre en cm 73 ; Largeur avec cadre en cm 86 ; Epaisseur avec cadre en cm 5
Historique : Si Gustave Courbet découvre la mer au Havre en 1841, au cours d'un voyage effectué en compagnie de son ami Urbain Cuenot (L'Embouchure de la Seine, Lille, musée des Beaux-Arts), ce n'est que treize ans plus tard, en 1854, qu'il va réellement se confronter à cet élément et en faire le sujet d'une première petite série d'oeuvres qu'il ne nomme pas encore " paysages de mer ". De fin mai à fin septembre 1854, Gustave Courbet séjourne à Montpellier, invité par le collectionneur et mécène Alfred Bruyas. Celui-ci vient de lui acheter, à l'issue du Salon de 1853 où elle a fait scandale, une oeuvre, Les Baigneuses (Montpellier, musée Fabre) [ ?]. Courbet demeure quatre mois dans la capitale languedocienne. Il peint des tableaux pour Bruyas : des portraits, des autoportraits, et une oeuvre célébrant leur rencontre (La Rencontre ou Bonjour, Monsieur Courbet, Montpellier, musée Fabre). Dans ce tableau, Courbet se représente au retour d'une journée d'excursion au bord de la mer, légèrement vêtu, portant sur le dos deux boites contenant son matériel et ses couleurs, un parasol et un chevalet. L'artiste, en effet, parcourt la campagne et le littoral languedocien, s'arrêtant plus volontiers, entre étangs et mer, vers l'église de Maguelone ou un peu avant Palavas, au lieu-dit " Les Cabanes ". Il peint là plusieurs paysages dont la célèbre Mer à Palavas conservée au musée Fabre, où il se représente de dos, saluant la vaste mer, dans une attitude qui évoque peut-être le défi relevé par le peintre ou plutôt l'hommage sincère de l'homme à la nature. L'oeuvre acquise par Olivier Senn, à une date inconnue, apparaît, selon Fernier, pour la première fois sur le marché de l'art en 1905 sous le titre La Marée montante. Il la répertorie, lui, sous le titre Les Bords de la mer à Palavas, la situant donc et la datant, comme La Mer à Palavas, de 1854, c'est à dire du premier séjour montpelliérain. Cette oeuvre est extrêmement semblable à une autre, de format légèrement plus petit, conservée jusqu'en 2003 dans une collection particulière américaine et passée l'année dernière en vente chez Sotheby's à Londres (1) . Egalement datée par Fernier de 1854 et titrée par lui de la même façon, cette toile présente quelques petites différences notamment au niveau des silhouettes de bateau à l'horizon. Courbet revient trois ans plus tard, en juin 1857, à Montpellier. Il poursuit, lors de ce second séjour, ses recherches sur les mêmes sites, de sorte qu'il est assez difficile de dater très précisément les bords de mer de 1854 ou de 1857. L'année suivante, Courbet signe et date une oeuvre à mettre également en rapport avec la nôtre. Il s'agit de Vue de la Méditerranée, à Maguelonne, près Montpellier, acquise en 1996 par le Van Gogh Museum d'Amsterdam. Si le rocher du premier plan de notre tableau pouvait évoquer en partie celui sur lequel l'artiste salue la mer dans l'oeuvre du musée Fabre, il ressemble aussi à celui du tableau d'Amsterdam. Dans ce dernier, il se prolonge plus largement vers la droite et occupe une place plus importante dans la composition par ailleurs modifiée (la mer sans bateau et ligne d'horizon plus basse, au niveau du rocher, laissant une part beaucoup plus grande au ciel). Les Bords de la mer à Palavas appartient résolument aux premiers paysages marins peints sur les bords de la Méditerranée et en est même l'un des meilleurs exemples. Courbet adopte la même répartition entre le ciel et la partie plage/mer que dans La Mer à Palavas de Montpellier, avec une ligne d'horizon située un peu plus haut que la ligne médiane. La silhouette des quatre voiliers se détachant sur le ciel vient rompre la rectitude de cet horizon qui souligne la composition en deux parties presque autonomes et traitées de façon bien différente. Le ciel de facture encore classique présente une sous-couche bleu-vert recouverte de glacis légers avec des empâtements plus nerveux de peinture rosée et quelques pointes de rouge-orangé. La plage et la mer offrent un traitement beaucoup plus libre. La matière étirée au pinceau, raclée, griffée, nourrie d'empâtements de couleur pure constitue le véritable sujet de cette oeuvre. La limite entre l'estran humide, recouvert par l'écume blanchâtre des vagues mourantes, et la mer se perd, les formes - rochers, sable, flaques, rouleaux de vagues - s'estompent. Toute cette partie, entre terre et mer, n'est que prétexte à un subtil jeu chromatique où les couleurs se fondent, se mêlent et se diluent en des nuances bleu-gris, bleu pâle, gris-vert, vert glauque, ocres, bruns, orangés, rose pâle ou blanc pur. Courbet reprendra plus tard ces variations chromatiques à Trouville, en 1865, en compagnie de Whistler, puis dans cette longue série des " paysages de mer " qu'il peindra en Normandie jusqu'en 1869, et dont la dernière acquisition du musée Malraux, La Vague, est l'une des ultimes, et somptueuses, déclinaisons. (Annette Haudiquet) (1) Fernier n°153. 19th Century European Paintings, Londres, Sotheby's, 3 juin 2003.
Conservé à : Le Havre ; musée Malraux
Copyright notice : © collection SENN, Le Havre, musée Malraux, © Direction des musées de France, 2005
Crédits photographiques : © KLEINEFENN

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Source : Wikipédia