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Artiste(s) :
École :
Titre : La Creuse à Crozant
Domaine(s) :
Désignation : tableau
Sujet représenté :
Datation : 1893
Techniques : peinture à l'huile, toile
Mesures : Hauteur en cm 60 ; Largeur en cm 73.5 ; profondeur 2 ; Hauteur avec cadre en cm 82 ; Largeur avec cadre en cm 95 ; Epaisseur avec cadre en cm 7
Historique : Le plus grand défaut d'Armand Guillaumin est sans doute d'avoir voulu rester lui même. Cette conviction, servie par une force de caractère inébranlable, attira sur sa personne méfiance et jalousies. Bien qu'il soit l'un des piliers de l'impressionnisme, son nom reste entaché de défiance. Renoir ne l'aime pas qui déclare : " J'expose avec Guillaumin, je puis bien exposer avec Carolus-Duran. " Après l'avoir fêté, lorsqu'ils découvrirent ses " gelées blanches " creusoises, les amateurs le boudèrent, le suspectant d'exploiter un filon. L'ami fidèle de Pissarro et de Cézanne, le maître des années parisiennes de Van Gogh qui se fâcha avec le Docteur Gachet auquel il reprochait d'avoir mal accroché un Guillaumin, l'intime de Gauguin qui partage avec lui l'exaltation de la couleur pure, le conseiller attentif de Seurat sur le point de plonger dans le pointillisme demeure encore aujourd'hui le parent pauvre de l'impressionnisme. Olivier Senn, collectionneur au goût averti, ne posséda pas moins de trente et un Guillaumin : sept huiles, deux aquarelles et vingt-deux pastels re à gauche, et celui de l'élancement gracile de la haie de peupliers qui masque à demi le moulin. Dans La Creuse à Crozant de la collection Senn, Guillaumin peint le site sous une chaude lumière automnale exploitant le jeu des complémentaires : feuilles jaune orangé et miroitement bleu des reflets de la rivière. Les ruines du château se détachent sur un ciel d'une pureté transparente. L'artiste procède par contraste violents : au pan sombre de la falaise traités en larges touches de bruns, de roux et de verts rompus répondent les feuillages des peupliers et l'à-pic de la montagne à l'arrière plan frappée de plein fouet par le soleil. Cette intensité des couleurs, bleu outre-mer et orange vif, qui séduisit tant le jeune Friesz lorsqu'il vint travailler à ses côtés en 1901, Guillaumin la cultive depuis longtemps. Dès les années 1885, sa palette s'est ornée des stridences les plus vives. Dans les paysages creusois dont la versatilité effrayait Monet , elle trouve toute sa justification. Olivier Senn possédait d'ailleurs une autre oeuvre saisie sur ce motif mais un peu plus en retrait (Pont sur la Creuse à Crozant, pastel, 1896) dans laquelle Guillaumin embrase de tout le feu de sa palette la longue flèche d'un peuplier. Comme pour la plupart des lieux qu'il affectionne, Guillaumin est revenu peindre inlassablement à cet endroit à toutes les époques de l'année. Sa fidélité à La Creuse et au vieux moulin ne fut pas même démentie lorsque le Père Brigand rasa, vers 1905, la haie de peupliers qui bordait la rivière. Jean-Pierre Mélot
Conservé à : Le Havre ; musée Malraux
Copyright notice : © collection SENN, Le Havre, musée Malraux, © Direction des musées de France, 2005
Crédits photographiques : © KLEINEFENN

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Source : Wikipédia