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Artiste(s) : LAPRADE Pierre
École :
Titre : Saint-Trojan, Terrasse
Domaine(s) :
Désignation : tableau
Sujet représenté :
Datation :
Techniques : peinture à l'huile, toile
Mesures : Hauteur en cm 60 ; Largeur en cm 73 ; profondeur 2 ; Hauteur avec cadre en cm 71.5 ; Largeur avec cadre en cm 88 ; Epaisseur avec cadre en cm 6.5
Historique : Enfant de Narbonne, Pierre Laprade, issu d'un milieu bourgeois et cultivé, s'oriente très jeune vers les arts. Poésies, lectures et peintures vont nourrir cet homme du Sud. Dès 1892, au musée du Louvre, il copie les oeuvres de Delacroix, Poussin ou Fragonard et admire tout particulièrement le travail de Watteau et de Renoir. En 1900, il fait la connaissance de Matisse et des futurs " fauves " auprès desquels il expose au Salon d'Automne de 1905. Une première exposition particulière lui est consacrée chez Vollard dès 1903. En 1907, il intègre le groupe des peintres de la galerie d'Eugène Druet à laquelle il restera fidèle. De nombreux voyages en Italie (1907,1909,1912,1921...) où il retrouve à Rome les motifs chers à Corot et l'atmosphère des tableaux de Poussin, vont égrener sa courte carrière. Tout à la fois décorateur- décors et costumes pour Pygmalion, ballet de Ravel en 1912-, illustrateur dès 1921, il devient sociétaire du premier Salon d'Automne en 1903 et membre fondateur du Salon des Tuileries en 1923. Il sera présent, au Havre, à l'ouverture de la première exposition du Cercle de l'Art Moderne en 1906 et les années suivantes. Au coeur de l'avant-garde parisienne au tournant du siècle, il restera cependant fidèle aux charmes et à la poésie de la peinture française du XVIIIème siècle. Laprade, toujours à la recherche de nouveaux décors, voyagea en Italie, en Hollande et en France. Saint-Trojan, Terrasse de la collection Senn nous entraîne sur les rives sablonneuses et limpides de l'île d'Oléron. Ici nulle trace de ses masques et bergamasques, des pantins, de ses jardins de fantaisie, qu'il rapporta d'Italie où Amours et Cupidons s'ébattent joyeusement. Mais le calme d'une journée d'été, sur une terrasse abritée de l'ardeur des rayons du soleil, l'attente silencieuse précédant un repas estival. L'auvent de la terrasse en bois et la balustrade marquent l'intimité de l'espace familier. Les frondaisons du feuillage s'enroulent le long de la tonnelle offrant deux percées lumineuses sur l'étendue marine. Le bleu clair du ciel se reflète dans la mer, seulement relevé par l'outremer et le blanc ensoleillé des voiliers. " Ses paysages, en effet, vues plongeantes prises presque toujours du haut d'un balcon, d'une terrasse ou d'une colline, avouent chez lui la nostalgie de l'infini. Mais en même temps la présence d'architectures, de cyprès encadrant la scène, de montants de fenêtres, de balustrades, traduit son refus de ce même infini et son besoin de s'accrocher à quelque chose de solide. "(1) Tel son ami Flandrin qui reviendra puiser son inspiration dans les montagnes de son Dauphiné natal, Laprade, dans nombre de ses peintures, le Lac du Bourget-La terrasse aux chiens (1907), Naples (1909), Amsterdam (1913), ou Terrasse à Pornic (1922), ne perdra jamais ce souci de construction face à la nature. Le paysage s'apprécie à l'ombre d'une pergola, depuis un balcon ou encadré d'une treille végétale fantaisiste et décorative qui se déploie de part et d'autre tel un rideau de scène. Cette manière d'agencer les motifs lui permet de varier les effets entre l'infini lumineux et aéré et un premier plan plus sombre. La poésie de Laprade apparaît dans ce désir de rendre palpable l'air qui circule entre toutes choses, l'atmosphère du lieu, son ambiance. Il aime les harmonies douces et blondes. Son goût pour la synthèse et l'élision le rapproche de l'esthétique de ses contemporains, Marquet ou Matisse. Sa touche suggère plus qu'elle ne décrit. La matière s'exprime pleinement. Le pinceau esquisse assiettes, plats et carafes disposés sur la table dans un sfumato de blancs crémeux teintés de gris verts. Là est le seul point commun qui rapproche Laprade des fauves car son amour de la nature l'empêche de s'en éloigner complètement. Cette douce rêverie qui se dégage de ses paysages, cet attrait pour l'ornement végétal, sans excès, rattache la peinture de Laprade, par-delà l'impressionnisme, à la tradition du paysage français du XVIII ème si ècle et aux plus douces résonances d'un tableau de Corot. Géraldine Lefebvre (1) B. Dorival, Les Etapes de la peinture française contemporaine, tome 2, Le Fauvisme et le Cubisme, 1905-1911, Paris Gallimard, 1948.
Conservé à : Le Havre ; musée Malraux
Copyright notice : © collection SENN, Le Havre, musée Malraux, © Direction des musées de France, 2005
Crédits photographiques : © KLEINEFENN

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Source : Wikipédia