Historique : |
Le legs de Henri Havard, fait à la Mâcon pour son musée, compte cinq études de Galland. La chose est entendue, d'une part, parce que l'artiste est un illustre décorateur - les oeuvres définitives sont donc sur les murs et au-dessus des portes de leurs commanditaires, ou au plafond de quelque grande institution publique - d'autre part, en raison de la profonde admiration que voue Havard au peintre et dont il sera le biographe en 1895. Deux Etudes d'enfants, une petite huile (ci-contre) et un fusain, illustrent la profusion de croquis d'enfants, putti et autres angelots que le peintre reproduisait et multipliait sans retenue dans ses représentations allégoriques et mythologiques. Une huile sur papier représentant Mercure, casqué, composée selon une perspective extraordinaire, est destinée à la décoration d'un plafond. Le sujet renversé, la tête en bas, tout en mouvement, composé sans aucun souci d'apesanteur ni de plan, désoriente d'autant que l'oeuvre conservée est encadrée et non peinte sous une voûte à quelques mètres de hauteur. Figure également dans cette collection une étude faussement appelée Le Pont des Soupirs. Enfin, cette petite huile, reproduite ici, Etude, Jeux de nymphes, est typique des esquisses peintes de Galland qui contrastent toujours si fortement avec les réalisations "académiques" définitives. Quelques touches de peinture animent très efficacement formes et lumière. Le matériel est encore très abstrait, à peine la composition est-elle en place, et déjà lit-on l'intrigue, suit-on les regards, ressent-on l'atmosphère de ces jeux de clairières. Quatre compositions, presque anodines, couvrent ainsi l'ensemble des préoccupations artistiques de Pierre-Victor Galland et confirment la justesse des choix de ce grand connaisseur, Henri Havard. BM
|