Historique : |
La peinture d'histoire s'intéressa aussi, en dehors, entre autres, de grands généraux, à des personnages éminents, maîtres d'oeuvres de l'esprit, tous portés vers l'élévation de la condition humaine, dans l'acception de la dignité de penser. C'est ainsi que quelques peintures illustreront un moment décisif de leur vie, le plus souvent tragique ; c'est le cas parmi d'autres de Socrate et de Sénèque. Ce tableau anonyme, d'une facture assez conventionnelle, magnifie cependant à sa manière la figure de Sophocle, illustre poète grec, ami de Périclès. Dans une représentation emblématique, par sa monumentalité humaniste, l'acropole domine l'espace supérieur de la toile, soumettant l'humble athénien à la transcendance, au rythme des marches des escaliers jusqu'au temple. Dans la beauté de son âge, qui appartient déjà à l'intemporel, le dramaturge avance, encadré de deux enfants, des élèves, tenant chacun une palme d'une intellectuelle victoire, résultat heureux, sans doute, d'un de ces concours d'éloquence poétique dont s'honore Athènes. Le jury de vieillards à la barbe blanche, attribut vénérable de la sagesse et du savoir, les salue dignement. A droite de la peinture, les malheureux vaincus lèvent les bras au ciel en vociférant, alors que l'un des deux, à gauche, dans sa déconvenue se répand en larmes. Dernier hommage de l'anonyme artiste au maître de la tragédie, malgré un art convenu du peintre dans la mise en scène des acteurs de cette peinture, celle-ci valorise dans sa théâtralité chacun d'entre eux. JCC
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