Historique : |
Après son retour de Marseille en 1871, Monticelli mènera de front les peintures faites sur le motif et les oeuvres d'imagination réalisées à l'atelier. Cette scène orientale ou peut-être antique, avec ses femmes nues reposant sur un triclinium, son esclave noire, son architecture avec colonnes, architrave et plafond à caissons, retrouve comme en un écho lointain le souvenir du romantisme, de Diaz, de Delacroix et plus directement de Couture. Cette peinture, exécutée sur un panneau d'acajou, est très empâtée : on sait que Monticelli allait même jusqu'à utiliser des brosses à demi-coupées pour qu'elles soient plus dures. D'où cette magnificence de la matière qui atteint au lyrisme pur. Henri Focillon (1928) semblait presque inspiré par ce tableau lorsqu'il écrivit qu' "en Monticelli se combinent audacieusement la féerie de Diaz, décuplée en intensité et mystère, l'ivresse de la couleur, fouettée, torturée, coulante, massée, pétillante, tantôt saisie et maçonnée au couteau, tantôt ramassée, travaillée en conglomérats foudroyants par les coups réguliers, les tapotements d'une brosse petite, ronde et courte, le délire d'un chatoyant exotisme, l'aventure méditerranéenne". Pierre Granville et Aaron Sheon (1974) situèrent cette peinture vers 1880, en raison du caractère très esquissé des figures.
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