| Historique : |
Attribuée à l'Ecole allemande en raison de l'inscription en langue germanique ancienne figurant sur le calendrier, cette vanité, à l'iconographie complexe et savante, peut être interprétée comme une allégorie des Cinq Sens, allégorie chère au XVIIe siècle, à l'instar de celle des Quatre Eléments : l'ouïe est ainsi suggérée par la flûte à bec posée en travers de la table, le toucher, par les cartes à jouer, les pièces de monnaie et la bague, le goût, par la tabatière, l'odorat, par l'encrier et la vue, par la bougie. Celle-ci, dont la flamme s'est consumée, ainsi que la montre accrochée au mur et le calendrier portant l'inscription "Tabellatur auff und Niedergang der Sonen fur jede Tag der gantzen Jahrs" ("Tableau du lever et du coucher du soleil pour l'année entière") renvoient explicitement à cette obsession de la fuite du temps et à cette prise de conscience du caractère transitoire de l'existence humaine. Plus encore que la nature morte d'objets, c'est bien ici ce calendrier, à l'élégante écriture, qui constitue le véritable sujet du tableau. L'acquisition de cette oeuvre, bien qu'encore anonyme, se justifie autant par sa qualité picturale, confirmée par le professeur Thuillier, membre associé du Comité Granville, que par la présence, au sein des précédentes donations Granville, de vanités du XVIIe siècle, un thème cher au donateur qui aménagea à la fin des années soixante-dix un cabinet des vanités, aujourd'hui remplacé par un cabinet d'art graphique.
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