Historique : |
Devant le péristyle du temple de Janus à Rome, l'empereur Auguste (63 av.J.-C.-14), cuirassé et vêtu d'un manteau pourpre, suivi d'un licteur, d'un porte-enseigne et de soldats, lève le bras pour ordonner la fermeture des portes du sanctuaire. Derrière la statue bifrons du dieu, en l'honneur duquel un prêtre prépare des libations sur un autel, des hommes s'activent à pousser les lourdes portes, tandis qu'à gauche des musiciens sonnent de leurs trompes. En pendant au groupe de la femme et de l'enfant qui ferme au premier plan à droite la composition, un victimaire amène à gauche un bouc paré de bandelettes pour le sacrifice. Dans le paysage urbain qui apparaît dans la percée à droite se détache, au-dessus d'un portique, la tour des Vigiles, célèbre construction médiévale qui domine toujours les Marchés de Trajan et permet de situer la scène. Le peintre illustre ici un rituel effectivement célébré dans la Rome antique. Janus, divinité mythique liée aux origines de Rome, passe pour être l'un des plus anciens souverains (il aurait fondé une cité sur le Janicule). Il aurait recueilli Saturne, le père des dieux, après sa déchéance, et l'aurait même associé à son gouvernement. La figure de Janus, présentant deux visages, rappelle à la fois sa sagesse mais aussi sa prudence comme sa capacité de voir l'avenir comme le présent, qualités que lui aurait offertes Saturne en reconnaissance. Le règne de Janus fut pacifique, aussi la tradition veut-elle que le roi Numa ait fait bâtir à Rome un temple en son honneur, dont les portes devaient demeurer fermées en un temps de paix, mais ouvertes durant les guerres ; il aurait même consigné les cultes qui devaient accompagner ces cérémonies. Les portes du temple n'eurent l'occasion d'être fermées que deux fois avant Auguste, mais celui-ci, dans son seul règne, les fit clore à trois reprises. La première occasion, rapportée par Suétone (Vies des douze César), se situe de sa suite à la victoire d'Actium contre Antoine qui, après l'exil de Lépide, demeurait son unique concurrent au sein du Triumvirat qu'ils avaient tous trois formé pour gouverner les territoires désormais placés sous l'autorité romaine. Octave, devenu en 27 av. J.-C. empereur sous le nom d'Auguste, s'impose donc, après César le conquérant, comme le pacificateur de l'empire. [...] notice de Matthieu Pinette ;#voir aussi : Auguste fait fermer les portes du Temple de Janus à Rome (M.P.2004.17.29) ; en rapport avec : Auguste fait fermer les portes du temple de Janus, Auguste fait fermer les portes du temple de Janus
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