| Historique : |
La scène représentée dans ce tableau est racontée dans la Genèse (chap. XXII) : Dieu pour mettre Abraham à l'épreuve lui commande d'immoler son fils unique Isaac. Obéissant à l'injonction divine, le patriarche se prépare au sacrifice, mais un ange l'en empêche ; un bélier, qui s'était pris les cornes dans un buisson voisin, remplacera Isaac sur l'autel. La composition d'Amiens met en scène les trois personnages dans un cadrage en largeur : à droite Isaac, mains liées et yeux bandés, ployé sur le bûcher ; debout au centre, Abraham, maintient son fils d'une main et empoigne un couteau pour l'égorger de l'autre ; à gauche, l'ange volant, pose sa main sur l'épaule du sacrificateur et lui désigne le bélier. La composition est assez librement inspirée du Sacrifice d'Isaac du Caravage (Caravaggio, 1573 - Porto Ercole, 1610) (Florence, musée des Offices), où l'on trouve le même format horizontal, avec un cadrage resserré autour des trois personnages vus à mi-corps sur fond de paysage, la tête du bélier apparaissant dans un angle du tableau. L'attribution de cette toile au Napolitain Agostino Beltrano a été proposée par Isabelle Auffret (1982-1983) et confirmée par Arnauld Brejon de Lavergnée. Les peintures de Beltrano, artiste dont l'oeuvre est encore très mal connu (Novelli, 1974), sont marquées au début par le caravagisme, puis, à partir des années 1640, par l'influence de Massino Stanzione (Orta di Atella, vers 1585 - Naples, vers 1658), à la suite duquel il adopte un style plus élégant et moins austère. Isabelle Auffret (1982-1983) signale trois autres versions du Sacrifice d'Isaac données à Beltrano ; celle de Salzbourg présenterait certaines affinités avec la toile d'Amiens, en particulier dans la silhouette de l'ange. Nicola Spinosa, qui ne partage pas la même conviction (com. orale, 1995), a proposé d'attribuer l'oeuvre au Napolitain Antonio De Bellis (actif à Naples entre 1630 et 1660). Artiste contemporain de Beltrano, De Bellis a connu une évolution similaire qui le conduit d'un naturalisme riberesque vers une plus grande délicatesse picturale. Pierre Rosenberg, quant à lui, a prudemment avancé, en 1971, le nom de Matia Preti (Taverna, 1613 - Malte, 1699). Plus récemment, Frangi et Morandotti (Béatrice Sarrazin, com. écrite, 1998) ont suggéré de voir dans le tableau d'Amiens une oeuvre génoise plutôt que napolitaine, à rapprocher des travaux de Bernado Castello le père (Gênes, 1557 - Gênes, 1629), ou Domenico Fiasella (Sarzana, 1589 - Gênes, 1669). Notice de Matthieu Pinette ;#en rapport avec : Sacrifice d'Isaac
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