Historique : |
Dans les ténèbres d'une caverne, saint Jérôme est représenté avec un crâne chauve et une barbe épaisse ; sa nudité est couverte par un large manteau rouge. Il consulte un ouvrage qu'il tient sur ses genoux. Devant lui sont posés sur un livre, un crâne, un encrier et une plume, ainsi que deux rouleaux manuscrits. Curieusement identifié jadis comme Moïse et les tables de la loi, le tableau représente Jérôme (Dalmatie ou Vénétie, vers 340 - Bethléem, 420), l'un des quatre Docteurs de l'Eglise (avec Augustin, Ambroise et Grégoire le Grand). Après des études à Rome, Jérôme part pour la terre Sainte et se retire trois années dans le désert de Syrie en anachorète. De retour à Rome, vers 382, il devient un proche du pape Damase Ier qui le charge de traduire la Bible en latin (Vulgate), tâche qui accapare Jérôme jusqu'à sa mort, en Palestine, où il est retourné. C'est le saint Jérôme reclus, pénitent et savant qui est représenté ici. Autrefois attribuée à l'école espagnole, la toile a été rapprochée par Jacques Foucart (com. orale, 1997) de van Somer, attribution reprise par Marijke C. de Kinkelder (R.K.D., com. orale, 1999). Etabli à Naples dès 1624, van Somer est l'auteur de plusieurs tableaux signés et datés des années 1650, figurant saint Jérôme. La reconstitution de l'oeuvre de cet artiste, en cours d'élaboration, permet peu à peu d'envisager de lui rendre des toiles souvent concédées jusque-là à d'autres peintres caravagesques. Rappelons enfin, pour mémoire, la fortune du thème de saint Jérôme dans la peinture caravagesque, de Jusepe de Ribera (voir cat. exp. Madrid, 1992, p.173, n°6 ; pp.180-181, n°10 ; pp.200-201, n°19 ; pp.392-394, n°123 ; pp.398-399, n°126) à Valentin de Boulogne (Coulommiers, 1594 - Rome, 1632) (voir cat. exp. Paris, 1974, pp.136-138, n°40 ; pp.170-171, n°53). Notice de Matthieu Pinette ;#en rapport avec : Saint Jérôme, Saint Jérôme, Saint Jérôme, Saint Jean-Baptiste, Saint Jérôme
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