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Artiste(s) : CORREDOYRA RODRIGUEZ Jésus
École :
Titre : Bienheureux soit le peuple ; Bienaventurado el pueblo
Domaine(s) :
Désignation : tableau
Sujet représenté :
Datation : 1915
Techniques : peinture à l'huile, toile
Mesures : Hauteur en m 1.31 ; Largeur en m 0.805 ; Hauteur en m (avec cadre) 1.50 ; Largeur en m (avec cadre) 0.992 ; Profondeur en m (avec cadre) 0.04
Historique : Jésús Correidoira Rodríguez fut l'élève de Sorolla et de Zuloaga. Contrairement à la plupart de ses contemporains qui se sont rendus à Paris à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, il va se cantonner, hormis quelques voyages en Amérique du Sud et à New York, à la Galice et en particulier, la Coruña ou Saint-Jacques de Compostelle. Artiste épris de religiosité, il peint dans une veine sombre et intériorisée la foi du petit peuple et les scènes quotidiennes non sans développer une dimension symboliste comparable aux Nabis. De toute évidence il s'inscrit dans la mouvance de la fameuse génération de 1898 (Valle Inclán) qui prône, face aux déchirements du pays et au fragile équilibre politique, un retour aux valeurs profondes détenues par la terre ainsi que les êtres humbles. Sensibilisé à l'art du Greco par son maître Zuloaga, il fait figure à part dans sa génération, totalement insensible aux aspects nouveaux que sont le Cubisme ou le Surréalisme. L'oeuvre qui appartient aux collections du musée révèle son caractère religieux ainsi que sa palette quasi monochromatique dans les noirs et les bruns. Seuls les visages de ce couple de jeunes pèlerins se détachent sur le fond où l'on distingue les statues romanes du Portail de la Gloire de Compostelle. L'inscription, au bas du tableau, nous apprend que nous sommes en 1915 durant l'année sainte et le jour des chandelles, c'est-à-dire celui de la grande procession nocturne vers le sanctuaire. L'année sainte, décrétée par le souverain pontife, est l'occasion unique d'obtenir par le pèlerinage la rémission des péchés. Le regard lointain de l'homme et celui, dirigé vers le ciel, chez la femme, confirment avec une dignité voilée de tristesse ce moment d'intense ferveur. La première ligne de l'inscription se rapporte au psaume CXLIV-V-XV : " Heureux le peuple pour qui il en est ainsi. Heureux le peuple dont l'Eternel est le dieu " (Hymne pour la Guerre et la Victoire). Cette référence au psaume de David s'éclaire d'un jour nouveau quand on le met en corrélation avec la situation internationale de l'époque. Le texte biblique évoque un peuple protégé par le Très-Haut du désordre, de la guerre et des étrangers " qui parlent de rien ". En Europe la Grande Guerre fait rage et l'Espagne, neutre, se trouve à l'écart du conflit. Ce tableau peut être comparé à une seconde version proche qui se trouve à la Mairie de Saint-Jacques de Compostelle. Extrait du cat. exp. Madrid/Bilbao, 2002/2003, J. L. Augé
Conservé à : Castres ; musée Goya
Copyright notice : © Castres, Musée Goya, © Service des musées de France, 2011
Crédits photographiques : © Castres ; musée Goya, photographe : Pascal Bru

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Source : Wikipédia