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Artiste(s) : LIBERI Marco
École :
Titre : Sainte Apolline avec un angelot
Domaine(s) :
Désignation : tableau
Sujet représenté :
Datation :
Techniques : bois, peinture à l'huile
Mesures : Hauteur sans cadre en cm 84 ; Largeur sans cadre en cm 61 ; Hauteur avec cadre en cm 84.3 ; Largeur avec cadre en cm 62.7 ; Epaisseur avec cadre en cm 2.8
Historique : Apolline était, selon Eusèbe, une martyre d'Alexandrie qui eut la mâchoire fracassée par la foule parce qu'elle refusait d'adorer les idoles ; elle mourut en 249. Une légende postérieure ajoute qu'un bourreau lui aurait arraché les dents une à une avec une pince, avant qu'elle ne meure brûlée vive. Elle était devenue par conséquent la patronne des dentistes et de ceux qui souffrent des dents; elle était normalement représentée avec son attribut: la pince. La sainte égyptienne est montrée ici de façon inhabituelle tenant ses dents sur un plateau. Ce genre de représentation un peu morbide connut une grande extension au XVIIème siècle comme moyen d'exalter la notion de martyre, conformément au voeu de la Contre-Réforme. Dans ce tableau la sainte est en outre parée d'une riche couronne de perles minutieusement décrite pour insister sur son rang de princesse (les perles ont été en principe réservées à l'aristocratie jusqu'au XVIIIème siècle), comme le voulait également la tradition pour sainte Catherine d'Alexandrie, dont une image accompagnait peut-être celle-ci en pendant dans le but de célébrer les deux héroïnes originaires du grand port méditerranéen. On considère en général les compositions montrant en plan rapproché des jeunes femmes en buste et peintes avec beaucoup de soin sur des panneaux en bois de cyprès, différentes, par leur style plus appliqué et leur esprit plus réfléchi, des créations maniérisantes et somptueusement désinvoltes de Pietro Liberi, comme l'apport original de Marco à la nouvelle tendance baroque, claire et légère, introduite par son père Pietro à Venise. Il s'agit de tableaux où le fils réussit à échapper à la forte personnalité du père. L'éclatant succès de ce dernier condamnait en effet le peintre à répéter mécaniquement et sans génie le style de Pietro, très en demande en Vénitie et les pays germaniques, au point qu'il passa dans la postérité pour un fade imitateur. La composition bordelaise, par son objectivité cristalline, sa lumière égale et son camaïeu gris pâle de tons clairs et nacrés évoquant l'émail de la perle, constitue un exemple probant et de belle qualité de cette capacité du fils à transformer la leçon du père en une expression plus personnelle.
Conservé à : Bordeaux ; musée des beaux-arts
Copyright notice : © Bordeaux, Musée des Beaux-Arts, © Service des musées de France, 2011
Crédits photographiques : © Lysiane Gauthier

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Source : Wikipédia