Historique : |
Le 3 décembre 1897, les ouvriers d'Emile Amélineau fouillant sur le site d'Oumm el-Gaâb, endroit présumé du tombeau d'Osiris, lui apportèrent plusieurs grands vases fermés d'un bouchon à la chaux. Si la plupart n'étaient emplis que de débris divers, le dernier en revanche contenait, mêlés à deux types d'étoffe, des fragments de bois doré, dont certains portaient encore les cartouches de Toutânkhamon (un autre ensemble de ce type avait été découvert le même jour, malheureusement brisé et éparpillé dans le sable), et qu'Amélineau identifia aussitôt comme étant ceux d'un coffret rectangulaire à toit bombé (il y a effectivement un morceau se terminant en arc de cercle, et d'autres légèrement convexes). Il nota également que ce dernier avait été brisé intentionnellement, afin de le faire entrer dans le récipient. Toutes les pièces de bois décrites ou photographiées par Amélineau sont apparemment parvenues jusqu'au musée. Cependant, malgré leur nombre (environ 38) et leur importance, il nous est impossible de reconstituer l'objet dans son entier, ce qui permet de penser que le vase n'en renfermait qu'une partie. L'ensemble le plus remarquable est constitué de trois fragments jointifs, qui prenait place à mi-hauteur contre la bordure droite d'un des côtés. Ils conservent la partie droite du torse, le bras droit et le pagne d'un roi debout tourné vers la gauche. Il est paré d'un collier-ousekh à trois larges rangs séparés par quatre fins, les deuxième et quatrième ornés de stries verticales et le sixième d'une ligne en zigzag ; son poignet droit s'orne d'un bracelet large. Il est également revêtu d'un pagne d'apparat plissé à devanteau orfévré, dont on voit les multiples reton-bées de la ceinture. Le souverain est, en fait, représenté en train d'accomplir une course de la fête-sed illustrant la régénération de la personne royale. Il serre dans sa main droite, levée à hauteur d'épaule, ce qui reste d'un gouvernail, et on distingue devant son page l'extrémité d'une rame qu'il tenait de l'autre main. Sous son bras droit, une colonne inscrite tournée vers la gauche indiquait le titre de la scène :"[Saisir le gouvernail] pour le seigneur d'éternité [...]". (restitué d'après ce qu'a vu Amélineau). Derrière la figure et orientés dans le même sens, les symboles prophylactiques traditionnels s'étendent sur deux colonnes : chacune présentait un évantail (disparu) planté dans un anneau-shen, surmontant un gond puis un second anneau-shen ; celle de gauche montre ensuite l'image d'une neppe et l'autre un pillier-djed animé qui élève un ovale renfermant un filet d'eau ; dessous, apparaît la formule : "Que [toute] protection et [toute] vie soient derrière lui [comme Rê]". Un autre morceau formant le coin supérieur gauche d'un panneau, conserve le sommet d'une couronne atef et, devant elle, le début de trois colonnes inscrites orientées, comme elle, vers la droite : on peut y lire le prénom de couronnement de Toutânkhamon "le maître de l'accomplissement des rites [Nebkheperou]rê", son nom de naissance "le fils de Rê [Toutânkh]amon" et la formule "doué de vie comme Rê [éternellement]. La concordance des orientations indique que la figure que couronnait la coiffe était le roi lui-même. D'autres pièces enfin portent des éléments de cartouches de Toutânkhamon, des fleurs de lotus, des décors géométriques ornant les bordures ou séparant les scènes
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