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Dupondius de Nîmes
Dupondius de Nîmes est le nom donné à des pièces de monnaies romaines en alliage de cuivre frappées à Nîmes. Nîmes fut un des plus importants ateliers provinciaux de fabrication de monnaie. Deux coins (pièces métalliques servant à frapper la monnaie) ont été retrouvés à l'occasion des fouilles de la Fontaine au XVIII siècle. À l'époque d'Auguste vers -27/-28, Nîmes émet une monnaie originale : l'as "au crocodile". L'avers montre les bustes adossés d'Auguste, représenté avec la couronne de lauriers et de son gendre et ami Agrippa, représenté avec la couronne rostrale, réservée aux vainqueurs de batailles navales. Au revers, un crocodile enchaîné à une palme symbolise la soumission de l'Égypte à Rome. À noter que la palme est un attribut d'Apollon, dieu protecteur d'Octave, et qu'un sanctuaire à Apollon se trouvait en face du site de la bataille d'Actium. Ces deux faces commémorent la victoire navale d'Actium remportée par Octave et Agrippa sur Marc Antoine et Cléopâtre en 31 av. J. -C. Cette monnaie apparaît souvent la dénomination « as », qui reste encore usuelle chez les numismates. Mais il s'agit d'un abus de langage puisque cette monnaie s'apparente effectivement selon la réforme augustéenne (19 av JC) à un dupondius, numéraire équivalent à deux fois la valeur d'un as. Ceci explique que ces monnaies ont souvent été coupés en deux paries égales, éventuellement en quatre, afin de créer ainsi, suite à un manque d'espèces, des as voir des semis (demi-as). G. Depeyrot estime ainsi que la présence de deux portraits sur une monnaie équivaut à cette époque à l'indication d'une valeur correspondant à deux as. L'alliage employé pour la frappe n'est d'ailleurs pas du bronze (alliage de cuivre et d'étain) mais du laiton (cuivre et zinc), alliage plus précieux du fait de la plus grande rareté du zinc par rapport à l'étain.