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  • Grégoire Huret

    Grégoire Huret

    Source : Wikipédia

    Né à Lyon en 1609, centre important de l’imprimerie, Grégoire Huret commence jeune à graver. On ignore le nom de son formateur mais l’influence de Karl Audran, connu et reconnu pour ses frontispices décoratifs, est sensible dans les premières années de l’œuvre de Huret. En 1635, il va à Paris et s’installe rue Saint-Jacques, qu’il ne quittera que dans les années 1650. Son contrat de mariage, qui a lieu en 1646, le décrit comme dessinateur et graveur ordinaire de la Maison du Roi. Enfin, le 7 août 1663, il entre à l’Académie royale de peinture et de sculpture et réalise pour sa réception en 1664 le Théâtre de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ. Il est ainsi le quatrième graveur, prenant la place d'Abraham Bosse expulsé quelques années auparavant, à en être membre depuis sa création en 1648. En 1670, il fait publier son Optique de portraiture, un ouvrage donnant une méthode de traitement de la perspective entrant en opposition avec la méthode d'Abraham Bosse que ce dernier enseigne à l'Académie jusqu'à son expulsion. Grégoire Huret décède la même année. Alors que très productif dans les quinze premières années, de 1635 à 1650 qu’il passe à Paris, son œuvre gravé ne contient plus à la fin de sa vie, de 1656 à 1670, d’estampes importantes, exception notable du Théâtre de la Passion et du frontispice de l’Optique de portraiture. Grégoire Huret se tourne vers une production plus personnelle et ne répond plus qu’occasionnellement à des commandes, et ce malgré sa renommée grandie par son entrée à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Il semble consacrer son temps et son art à des projets personnels, qui répondent à ses ambitions plutôt qu’à une commande. Ses deux grands projets de cette période finale de sa carrière sont donc le Théâtre de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ et le Traité d’optique de portraiture et de peinture. Après l'expulsion d'Abraham Bosse de l'Académie royale en 1661, les thèses de ce dernier dans le domaine de la perspective sont contestées par un praticien, Grégoire Huret qui publie l'Optique de portraiture et de peinture en 1670, et par un théoricien, André Félibien dans ses Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes paru entre 1666 et 1688. Grégoire Huret s'opposent aux "sortes de géomètres qui s'imaginent avoir seuls le droit de parler et de critiquer sur les plus beaux ouvrages, [… …] dirigés par la géométrie, laquelle ils disent devoir entièrement régir l'art de portraiture et de peinture". L'accusation vise clairement Girard Desargues et Abraham Bosse. La méthode portée par Huret tente à réduire systématiquement les prétentions de la géométrie tant en pratique qu'en théorie, afin de "trouver les diminutions des figures [… …] au moyen de la seule ligne horizontale" et de "réduire les plus superbes architectures en perspective sans aucun plan géométral ni aucun point de distance ni d'aucune diagonale de carré perspectif". Huret réduit également le champ d'application de la géométrie car elle "n'a aucun pouvoir en la portraiture de tous les animaux, arbres, fleurs, paysages et autres sujets compris de superficies courbées irrégulièrement". Ainsi, l’unique utilisation de la perspective qu’il autorise aux peintres est celle appliquée aux seules vues architecturales. La réhabilitation de la pratique contre la théorie invalide complètement le principe fondamental sur lequel repose la méthode d’Abraham Bosse. Ce principe voulait qu’il ne fallait pas peindre les choses telles que l’œil les voit mais selon les règles. Grégoire Huret, par contre, argumente que « les géomètres se sont vus fondés en démonstration, pour soutenir qu’il ne faut pas dessiner les objets comme nos yeux les voient, et les peintres se voient évidemment fondés en expérience pour croire qu’il continuer à les dessiner comme les deux yeux les voient, et qu’il leur est absolument impossible d’en user autrement, à quoi ils sont d’autant plus confirmés, que pas un de leurs adversaires n’a jamais pu leur donner aucun exemple de pratique de la manière qu’ils proposent » . Alors que Grégoire Huret, praticien, fait de subtiles différences entre perspective et géométrie, le théoricien André Félibien, historiographe du Roi et secrétaire de l’Académie royale, réfute en bloc la perspective en arguant que « s’il n’était besoin que de savoir la perspective pour être un grand peintre, il y a une infinité de gens qui égaleraient Raphaël et Michel-Ange car la perspective ne consistant qu’à bien tirer des lignes ils en savent autant que ces grands hommes ». La séparation effectuée entre géométral (domaine mathématique) et perspectif (domaine pictural) devient la doctrine officielle de l’Académie royale. Celle-ci propose donc le géométral pour l’architecture et le perspectif pour la surface extérieure que Jacques I Androuet du Cerceau avait déjà dégagée, interrompue par la parenthèse rationnelle de Desargues/Bosse : « De ces plans il y a deux sortes : les uns s’appellent géométraux, lesquels appartiennent proprement à l’Architecture, et sont ceux qui sont faits au vrai, et auxquels s’observent les mesures de point en point. Les autres sont plans raccourcis, qui n’appartiennent qu’à la perspective, et se tirent des géométraux et sont pour représenter les choses comme elles apparaissent ».

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