Historique : |
pendant, Bataille des Pyramides, 21 juillet 1798, également conservé au musée de Valenciennes (P.46.1.211);comme son pendant, la Bataille des Pyramides, qui évoquait donc, par une opposition nettement intentionnelle, une scène de l'histoire moderne, Mabille de Poncheville condamne cette oeuvre sans réserve, dans sa biographie de l'artiste, en les qualifiant d'au-dessous du médiocre . plus juste, bien qu'il les apprécie moins que ses tableaux de genre, Marmottan y reconnaît une fougue étonnante poussée jusqu'au réalisme hyperbolique et concède à l'artiste que ses mêlées ont du feu, de l'énergie, de l'action;que celle-ci y est dramatisée au possible Or, c'est bien le caractère dominant de l'oeuvre. François Watteau ne cherche pas à faire une reconstitution archéologique, mais à frapper l'imagination par la puissance expressive de son tableau, d'où le mouvement violent qui entraîne les combattants dans une sorte de tourbillon et l'éclairage brutal sur l'héroïne et le drapeau. Il en résulte un souffle épique préromantique, radicalement différent de la manière galante du peintre, mais qui lui mérite d'être reconnu comme un authentique peintre d'histoire. Faut-il rappeler que J.J. Lebarbier, dit l'Aîné (1738-1826), avait devancé Fr. Watteau en présentant au Salon de 1784 un tableau sur le même sujet, qui connut un grand succès et fut solennellement placé à l'Hôtel de Ville de Beauvais en 1788 ? Ce tableau à grandes figures, détruit en 1940, présentait une composition mouvementée certes, mais dans la tradition de la peinture d'histoire du XVIIIe siècle et si Fr. Watteau l'a vu, il ne semble pas en avoir retenu beaucoup d'éléments, à l'exception de la femme brandissant un fagot enflammé en haut à gauche, mais cette figure fait partie des poncifs du genre. L'héroïsme de Jeanne Hachette devait inspirer bien d'autres oeuvres. Hervé Oursel
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