Artiste(s) : |
BELLETESTE Dynastie (ivoirier)
|
Titre : |
Apollon et Daphné
|
Domaine(s) : |
|
Désignation : |
groupe relié
|
Sujet représenté : |
|
Source : |
|
Datation : |
|
Techniques : |
ivoire d'éléphant (ronde-bosse)
|
Mesures : |
H. 18.4 ; l. 8 ; E. 3.5 ; Hauteur avec socle en cm 23.4
|
Provenance : |
|
Historique : |
Groupe sculpté en ivoire inspiré du même motif qu'une illustration des "Tableaux du Temple des Muses" publié en 1655 par l'abbé Michel de Marolles (1600-1681). La composition du groupe est inversée par rapport à celle de l'estampe, ce qui pourrait laisser supposer l'existence d'une autre version copiée sur l'original et utilisée comme modèle par le sculpteur. Celui-ci a d'ailleurs transformé de nombreux détails : l'amour est posé sur le sol et participe autrement à la scène en manifestant son chagrin. Les personnages, bien que leurs nudités soient traitées avec une réelle connaissance de l'anatomie, sont plus pudiquement voilés. La mutation de la Nymphe en végétal est comme sur l'estampe, visible au niveau de la coiffure et des mains, mais plus naïve dans son exécution ; par contre ses pieds ont déjà pris un aspect de racines et tout son corps est marqué de "signes végétaux" en creux comparables à ceux qui apparaissent sur le sol. Curieusement s'agissant d'une interprétation en volume, la traduction de la distance qui sépare les deux protagonistes aura présenté les plus grandes difficultés et contraint le sculpteur à changer le mouvement du bras gauche (droit sur l'estampe) de l'Apollon. On comprend sur l'estampe, que les deux corps ne se trouvent pas dans le même plan. L'Apollon est plus rapproché du spectateur que la Nymphe vers laquelle il se dirige ce qui est montré par le raccourci du bras gauche, le léger trois quarts arrière du corps et du visage et le mouvement du bras droit tendu pour atteindre la chevelure. Le sculpteur utilisant non pas un bloc d'ivoire à l'intérieur duquel il aurait pu répartir les volumes et les espaces, mais la partie creuse, bien qu'encore épaisse, d'une défense d'éléphant, a dû adopter une méthode d'exécution qui tienne à la fois de la ronde bosse et du haut relief. Le volume de la matière est suffisant pour que les personnages ne soient pas déformés, mais en aucun cas on ne pouvait respecter les distances déjà mentionnées. Le pied devenu pied droit de l'Apollon est même, à cause de la courbure de la matière, ramené plus loin du spectateur que le pied gauche, ce qui n'est pas sans provoquer une torsion du buste sur le bassin. Les corps des deux personnages étant inscrits dans le même plan frontal, le bras tendu vers la chevelure de Daphné ne trouvait plus sa place ; il passe donc derrière son buste. L'attitude de l'amoureux désespéré par le changement à vue de celle dont la conquête lui échappe perd de sa grandiloquence, on croit voir davantage un danseur débutant et quelque peu embarassé. La perfection et la finesse dans l'exécution des détails ; la part d'intreprétation provoquée en grande partie par des données matérielles avec lesquelles le sculpteur se trouvait confronté ; une expression relativement naïve qui vient modifier complètement l'aspect maniériste de la composition initiale, donnent à ce groupe un charme tout particulier. (Étude faite par P. Bazin)
|
Conservé à : |
Dieppe ; Château-musée
|
Copyright notice : |
© Dieppe, Château-Musée, © Direction des musées de France, 2002
|
Crédits photographiques : |
© Pierre Ickowicz, © Pierre Bazin
|
Cette œuvre sur le portail Joconde
-