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Histoire secrète de Justinien
L'Histoire Secrète (Historia Arcana) ou l'Histoire Secrète De Justinien est une œuvre attribuée à Procope de Césarée écrite au VI siècle. C'est le troisième ouvrage de Procope. Probablement posthume, il est publié après l'an 560. Ce troisième ouvrage dut seulement circuler sous le manteau avec le titre grec « Anekdota », signifiant « choses inédites » (qui a donné le mot anecdote). Mais cette fois, le ton est tout autre, d'un ton radicalement différent des œuvres précédentes. Procope y déverse sa haine du pouvoir en place avec une rare salacité. Le couple impérial constitué de l'empereur Justinien I et l'impératrice Théodora y est attaqué avec une extrême violence, tant pour ses supposées pratiques sexuelles que pour sa politique sanglante à l'égard de la population de l'Empire byzantin. Même le général Bélisaire et la femme de ce dernier Antonina sont l'objet d'attaques véhémentes. Certains passages sont tellement grossiers et si proches de la pornographie qu'il n'en exista longtemps que des traductions latines, parfois expurgées. C'est un véritable brûlot lancé contre Justinien I en personne. Certains historiens estiment que Procope, homme de culture, lettré, polyglotte, soldat même, ne serait pas l'auteur de ces écrits outrageants frôlant trop souvent la grossièreté. Procope n'hésite pas par exemple, à attaquer la prétendue bisexualité de Justinien, et révèle ainsi sa sois-disante liaison intime avec un prince vandale d'Afrique, le futur roi Hildéric, alors en exil volontaire à Byzance. Il qualifie l'impératrice, de « Messaline d'Orient » et lui fait dire qu'elle regrettait que la nature ne lui ait pas donné un quatrième orifice pour mieux savourer les plaisirs de la chair, la qualifiant de véritable érotomane. Procope s'acharne sans ménagement sur l'impératrice, la qualifiant d'arriviste, de manipulatrice, de comploteuse, d'être une femme de mauvaise vie, de basse naissance, de débauchée, passant son temps à organiser et à participer à de gigantesques orgies et à forniquer avec ses propres esclaves et serviteurs dans le palais impérial. De façon plus politique, le livre accuse le pouvoir impérial d'avoir ruiné et opprimé la population de l'empire. Le chapitre 11 s'intitule ainsi « Comment le Défendeur de la Foi Ruina Ses Sujets ».