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Nabuchodonosor II
Nabuchodonosor II (dérivé du babylonien Nabû-kudurri-uṣur, « Ô Nabû, protège mon fils aîné ! »), était le roi de Babylone entre 604 av. J. -C. et 562 av. J. -C. Il doit sa renommée au fait qu'il a régné sur le plus vaste empire qu'ait dominé Babylone, ville où il a fait ériger de nombreux monuments. Il est passé à la postérité, dans la tradition occidentale, à la suite du très rude Siège de Jérusalem (-586). Il prit Jérusalem où « la famine était forte dans la ville » (25. 3); brûla le temple bâti par Salomon et la maison du roi. Il fit la conquête du royaume de Juda. Il emmena le peuple hébreu en captivité à Babylone. Il laissa les « pauvres » leur fixant, pour obligation, de prendre soin de l'agriculture et particulièrement des vignes. Ceci est relaté dans la Bible, au deuxième livre des Rois, chapitres 24 et 25 où il est nommé pour la première fois. Après avoir abattu l'empire assyrien entre 612 et 609, le roi de Babylone Nabopolassar (626-605), désormais âgé, confie la direction des opérations militaires à son fils aîné, Nabuchodonosor, qui avait sans doute déjà combattu lors de la lutte contre l'Assyrie, menée avec l'appui des Mèdes. Dans le cadre de la politique de son père, il aurait d'ailleurs épousé la fille (ou petite-fille) du roi mède Cyaxare, celle que les sources grecques nomment Amytis, pour laquelle il aurait fait construire plus tard les jardins suspendus de Babylone. Après la victoire contre les Assyriens, Nabuchodonosor mène les armées babyloniennes en Syrie où l'armée égyptienne a pénétré pour essayer de dominer la région à la place de l'empire déchu. Il lui faut deux ans pour renforcer ses lignes arrières, puis il passe à l'action en 605, et écrase la coalition adverse près de Karkemish. Il peut ensuite diriger ses troupes vers le royaume d' Israël, qui est sur le point de tomber lorsqu'il apprend la mort de son père et qu'il doit rentrer à Babylone. Lorsqu'il devient roi, Nabuchodonosor II ne manque ni d'expérience ni d'ambition. Aussitôt sa prise de pouvoir officialisée, il retourne sur les bords de la Méditerranée, où le souverain d'Ascalon s'est révolté et où il veut aussi affirmer sa domination sur les souverains des royaumes de Phénicie, et également sur le roi de Juda. Mais les Égyptiens sont toujours présents dans la région pour soutenir les révoltes de ces derniers. En 601, le choc entre les opposants, Babyloniens d'un côté, Égyptiens et alliés de l'autre, a lieu. Nabuchodonosor essuie une défaite, et doit se retirer dans ses forteresses de Syrie. Il décide d'attaquer en Arabie l'année suivante. Puis il retourne au Levant pour recevoir le tribut des souverains de la région. Celui de Juda, Joakim, refuse de payer, et subit la répression : sa capitale Jérusalem est assiégée puis prise en 597, il perd la vie, et son fils Joakin et les autres notables et lettrés du royaume sont déportés à Babylone. Pour mieux contrôler la région, Nabuchodonosor bâtit un fort à Riblah, au Liban. Mais cela n'empêche pas les rois locaux de continuer à se révolter, et d'être le principal souci du souverain. Une révolte a lieu en Babylonie même en 593, et est vite réprimée avec violence. En 589, les Égyptiens s'emparent de Gaza, et assiègent Tyr et Sidon. Puis ils forment une coalition avec les Phéniciens, à laquelle se rallie Sédécias, le nouveau roi de Juda, en poste aux ordres de Nabuchodonosor II. Celui-ci revient donc à Riblah, d'où il prépare sa contre-attaque. Il assiège Jérusalem en 588, et après environ deux ans de siège, la ville tombe. Les fils de Sédécias sont tués, alors que lui est mutilé et déporté à Babylone avec la majorité des élites de son royaume. Jérusalem est ensuite brûlée. Parallèlement, Tyr est aussi assiégée. La situation met plus de temps à se résoudre, et ce n'est qu'au bout de treize années que Nabuchodonosor II peut faire entrer ses troupes dans la ville. En 585, le roi babylonien arbitre un conflit opposant son allié le Mède Cyaxare au roi Alyatte de Lydie, et en profite pour s'emparer de quelques villes en Cilicie. Peu après, la Palestine se révolte (582) ce qui oblige les Babyloniens à y retourner. La situation au Proche-Orient ne s'arrange qu'en 568, lorsque Nabuchodonosor II met en déroute les Égyptiens près de Gaza. La fin du règne de Nabuchodonosor II est obscure. On sait qu'il meurt en 562 à Babylone, peut-être de maladie. Son fils Amêl-Marduk n'occupe le trône que deux ans. Le sommet du pouvoir babylonien après Nabuchodonosor II est caractérisé par une instabilité chronique qui se manifeste par deux coups d'État en 560 et 556, et la contestation à laquelle fait face le dernier roi Nabonide. Pour autant, l'empire hérité des conquêtes de Nabuchodonosor et de son père ne se disloque, ce qui semble témoigner de la solidité de leur construction politique. En 539, Cyrus II de Perse s'empare de Babylone et par là de tout son empire. Sur la longue durée, le règne de Nabuchodonosor participe donc au renforcement et à la stabilisation des empires de plus en plus vastes qui dominent le Moyen-Orient à partir du I millénaire av. J. -C. , entre celui des Assyriens et celui des Perses achéménides.